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Dermatopathologie

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Cas 9-2022 Mars Interclubs

Résolu
Présentateurs: Matthieu Chicaud1, Frédéric Caux2, 3, Paul Tsianakas4, Philippe Bertheau1, 5, Jacqueline Rivet1
CHU: 1 Service d’Anatomie & Cytologie Pathologiques, Hôpital Saint-Louis, 1 Avenue Claude Vellefaux, 75010, Paris. 2 Service de Dermatologie, Hôpital Avicenne, 125 rue de Stalingrad, 93000, Bobigny. 3 INSERM UMR 1125, UFR SMBH, Université Sorbonne Paris Nord, 9 rue de Chablis, 93000, Bobigny. 4 Cabinet de Dermatologie, 2 Boulevard de la Liberté, 93260 Les Lilas. 5 Université de Paris, 45 Rue des Saints-Pères, 75006, Paris.
Renseignements cliniques:
  • Un patient âgé de 75 ans s’est présenté à la consultation de dermatologie pour une lésion saillante labiale inférieure gauche (figure 1) évoluant depuis deux mois et saignant facilement au contact. Le patient avait pour antécédent une cirrhose d’origine alcoolique découverte 18 mois auparavant et compliquée d’un carcinome hépatocellulaire (CHC) traité successivement depuis un an par électroporation puis deux chimio-embolisations. L’hypothèse diagnostique principale sur le plan clinique était celle d’une tumeur vasculaire bénigne de la lèvre de type botriomycome (granulome pyogénique). L’exérèse de la lésion a été réalisée et la pièce adressée dans le service pour analyse histologique.
Diagnostic proposé: Métastase cutanée labiale inférieure gauche d'un carcinome hépatocellulaire bien différencié.
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Description histologique

L’examen macroscopique à l’état fixé en formol objectivait une pièce d’exérèse cutanée de 1 cm de plus grand axe, centrée par un nodule de de 0,5 cm de diamètre, ulcéré en surface.

L’examen microscopique mettait en évidence une prolifération tumorale dermique bien limitée mais non encapsulée, ulcérée en surface, organisée en lobules séparés par de fins tractus fibreux, sans remaniement nécrotique ou hémorragique et dont l’exérèse était complète (figure 2A). L’architecture tumorale était composée de travées parfois larges lui conférant focalement un aspect faussement solide. Les travées étaient séparées par des fentes ou espaces qui constituaient parfois le centre d’images en pseudo-rosettes (figures 2B-2C). Les cellules tumorales étaient d’aspect monomorphe, cubiques ou cylindriques, au cytoplasme abondant, éosinophile et granuleux et à noyau unique, central et souvent fortement nucléolé. Dans la lumière de certaines fentes pouvait être observé un pigment brun-vert (figure 2D). Le compte des mitoses était de 0,7 mitose/mm² (Figure 2E).

L’étude immunohistochimique montrait au niveau des cellules tumorales une positivité intense et diffuse, granulaire, cytoplasmique pour l’anti-hépatocyte (HepPar1), une positivité modérée à intense, cytoplasmique pour l’anti-cytokératine 8 (CK8). Les immunomarquages anti-chromogranine A et anti-synaptophysine étaient négatifs (figure 3).