Diagnostic/Commentaires

Cette observation est l’occasion de guider le pathologiste pour le diagnostic de métastase ganglionnaire de mélanome, sans méconnaître les inclusions de cellules næviques. Les ganglions concernés par les inclusions de cellules næviques sont toujours situés dans les sites axillaires, inguinaux, cervicaux et sous-mandibulaires. L’incidence est plus importante dans les curages réalisés pour une lésion maligne, notamment mélanique. Le ganglion sentinelle est plus souvent touché que les ganglions non sentinelles (3,9 % vs 1 %). Elles sont plus fréquentes à l’occasion d’un mélanome développé sur un nævus pré-existant, et particulièrement un nævus de type congénital, que sur un mélanome de novo. Son incidence augmente avec l’indice de Breslow. La distinction entre les inclusions de cellules næviques et la métastase d’un mélanome est parfois difficile mais peut s’aider de critères topographiques, cytologiques et immunohistochimiques.

L’origine des inclusions de cellules næviques intra-ganglionnaires fait envisager deux théories très controversées. L’une est mécanique, l’autre est embryonnaire. La théorie mécanique est celle d’une « métastase bénigne », selon laquelle les cellules næviques cutanées pénètrent dans les vaisseaux lymphatiques pour gagner le ganglion de drainage. La théorie embryonnaire repose sur un défaut de migration au cours de l’embryogenèse. Elle serait liée à un arrêt intra-ganglionnaire des cellules næviques au cours de leur migration depuis la crête neurale où elles prennent leur origine, jusqu’à l’épiderme. La théorie mécanique prévaut actuellement sur la théorie embryonnaire.

La plupart des auteurs considèrent ces inclusions comme bénignes. Mais une transformation maligne de ces inclusions næviques doit être envisagée pour expliquer la possibilité d’un mélanome primitivement ganglionnaire.

Le pathologiste va probablement être de plus en plus confronté à la difficulté à distinguer une inclusion de cellules næviques intra-ganglionnaires d’une métastase d’un mélanome, en raison du développement de la technique du ganglion sentinelle (site électif), et des moyens recommandés pour la détection des micro-métastases (niveaux de coupe, étude immunohistochimique). La RT-PCR ne permet pas de distinguer la cellule nævique de la cellule mélanocytaire maligne. L’avenir est à la détection de l’ARNm des mélanocytes malins.

Références

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Propositions de diagnostics