Diagnostic/Commentaires

Le porocarcinome eccrine est la plus fréquente des tumeurs annexielles cutanées. Elle dérive de l'acrosyringium, la partie intra-épidermique du canal excréteur des glandes sudorales eccrines. Elle survient spontanément ou est secondaire à la dégénérescence d'un porome eccrine. Sa pathogénie est encore inconnue à ce jour. Histologiquement, le PCE reste longtemps dans une forme intra-épidermique. Il réalise une prolifération en plateau relativement bien limitée. Les cellules cuboïdales ont des atypies cytonucléaires avec de fréquentes mitoses. la différenciation ductale est toujours présente mais varie du canalicule mature bordé de cellules cuboïdales, à des ébauches de canalicule voir dans les tumeurs les moins bien différenciées, uniquement à des lumières intra-cytoplasmiques. Cette différenciation ductale est parfois difficile à retrouver et doit être minutieusement rechercher, éventuellement à l’aide d’une coloration par le PAS. Dans sa forme invasive, le PCE réalise des travées à point de départ épidermique et infiltrant le derme. Dans 15% des cas de PCE invasif, on trouve des emboles lymphatiques. Par ailleurs il existe des sous-types cytologiques (à cellules claires, à cellules fusiformes, pigmenté par colonisation de mélanocytes, à cellules mucineuses, à différenciation épidermoïde et à différenciation bowénoïde,etc.) à l'origine de nombreuses erreurs diagnostiques notamment avec le carcinome épidermoïde (CE) ou la Maladie de Bowen. La distinction histologique avec le CE est importante compte tenu du pronostic plus péjoratif du PCE et de sa prise en charge thérapeutique. Des métastases ganglionnaires et à distance sont rapportées dans environ 20% et 10% des cas de PCE publiés dans la littérature contre 2 à 10% dans le CE. Un lymphœdème peut être retrouvé dans les formes étendues de PCE. Le taux de récidive locale est d’environ 20% des cas.