Diagnostic/Commentaires

Le fusarium est un pathogène émergent survenant surtout chez les patients leucémiques en aplasie (le facteur de risque principal est la neutropénie prolongée et sévère. Il met en jeu le pronostic vital. L’atteinte cutanée est souvent la 1° manifestation de l’infection, d’où la nécessité d’un diagnostic précoce. Le diagnostic de fusariose doit toujours être envisagé devant l’apparition de lésions cutanées nécrotiques chez un patient porteur d’hémopathi.

Le diagnostic repose sur des arguments anatomopathologiques : mise en évidence de champignons filamenteux, septés, avec angulation à 90°, avec surtout présence de formes rondes, correspondant à des images de vésiculation. Ces éléments sont préférentiellement intravasculaires. Les autres arguments diagnostiques sont fournis par le laboratoire de parasitologie, avec mise en évidence, dans les lésions cutanées et dans le sang, de filaments mycéliens munis de macroconidies et de microconidies, ces dernières regroupées en paquets.

Le diagnostic différentiel se pose surtout avec l’autre champignon qui associe des filaments et des formes rondes : l’alternaria ; dans ce cas, les filaments sont courts, en courtes chaînettes. En outre les hémocultures sont négatives. L’alternaria survient surtout dans un contexte de corticothérapie prolongée. Le pronostic est beaucoup plus favorable que celui du fusarium.

On doit également éliminer une infection de type aspergillus, qui survient elle aussi sur terrain immuno-déprimé et se caractérise par des éléments filamenteux à bords parallèles, avec angulation à 90° mais sans formes rondes.

Références

M. Huerre – Diagnostic histopathologique des parasitoses et mycoses - Elsevier 2002

Perez-Perez L – Acta Derm Venereol 2007; 87 (5):42-4

Marcoux D - JAAD 2009 J A A D 2009 S; Sep10

Mays SR - Am J Clin Dermatol 2006; 7 (1) 31-43

Propositions de diagnostics