Diagnostic/Commentaires

Le carcinome verruqueux est un carcinome épidermoïde rare et de bas grade de malignité. Son évolution est très lente et son potentiel invasif est surtout local avec un envahissement osseux et tendineux fréquent.

Cliniquement c’est une lésion exophytique, verruqueuse et kératosique dont un liquide malodorant peut sourdre à la pression. Il peut être retrouvé sur l’ensemble du tégument mais présente trois sites de prédilection : oropharyngé constituant la papillomatose orale floride, anogénital représentant le Buschke-Löwenstein et plantaire avec le carcinome cuniculatum.
Dans ces deux dernières localisations il est souvent lié à l’HPV 6, 11, 16 ou 18. La forme orale est généralement retrouvée chez les sujets tabagiques. Enfin il peut se développer sur une cicatrice de brûlure, de radiodermite ou sur une plaie chronique mais aussi sans cause évidente.

Son diagnostic est fréquemment tardif en raison de nombreux diagnostics différentiels tels qu’une verrue vulgaire ou une autre lésion d’origine infectieuse. Une confronation anatomo-clinique est souvent nécessaire pour affirmer son diagnostic.

Histologiquement la lésion est exophytique avec une hyperkératose, une acanthose et une papillomatose. Il y a très peu d’atypies cytologiques. Elle est également endophytique avec une extension en profondeur des massifs tumoraux épithéliaux se remplissant souvent de lamelles de kératine.

Le traitement de choix reste l’exérèse chirurgicale.

Notre patient présentait un carcinome de siège peu fréquent et d’aspect inhabituel, peu kératosique. En raison de la notion de traumatisme initial, l’hypothèse infectieuse avait d’abord été privilégiée. L’évolution a été rapide avec un envahissement osseux en moins d’un an. Les prélèvements histologiques montraient le même aspect surprenant de nombreux kystes cornés sans aucune atypie qui auraient pu faire évoquer en dehors de ce contexte de simples kystes épidermiques d’inclusion. Cet aspect, peu décrit dans la littérature, semblerait plus fréquent chez les immunodéprimés, peut-être en lien avec une infection à HPV.

Références

• Schwartz RA and col. Verrucous carcinoma of the skin and mucosa. J Am Acad Dermatol 1995;32:1-21

• Stelow EB and col. Invasive cutaneous verruco-cystic squamous cell carcinoma. Am J Clin Pathol 2003;119:807-810

• Lesic A and col. Verrucous carcinoma of the foot : a case report. J Orth Surg 2008;16(2):251-3

Propositions de diagnostics