Diagnostic/Commentaires

L’aspect histologique était évocateur d’un syndrome de Sweet cependant l’importance de polynucléaires éosinophiles était inhabituelle. La confrontation anatomo-clinique a permis d’orienter le diagnostique vers une réaction post piqûre d’insecte avec la notion d’un séjour en hôtel et l’exposition à des punaises de lit dont la recrudescence est actuellement mondiale (3). Nous avons donc conclu à une réaction inflammatoire post-piqûre d’insecte riche en polynucléaires neutrophiles mimant un syndrome de Sweet « sweet-like reaction ». Deux cas de réaction post-piqûre d’insecte mimant un syndrome de Sweet ont récemment été rapportés dans la littérature (1). Le diagnostic de syndrome de Sweet ne peut être retenu sur les seules données histologiques. Ce diagnostic doit répondre à des critères anaotmo-bio-cliniques strictes (2) et doit conduire à faire rechercher une pathologie inflammatoire ou tumorale (hémopathie..) sous jacente.
Les réactions post-piqûre d’insecte se présente le plus souvent sous forme d’un infiltrat inflammatoire dermique lympho-histiocytaire avec présence d’assez nombreux polynucléaires éosinophiles et parfois de quelques polynucléaires neutrophiles. Elles peuvent cependant parfois mimer d’autres dermatoses comme un syndrome de Sweet comme dans le cas présent, une dermatose bulleuse dans les formes vésiculo-bulleuses un syndrome de Wells dans les formes très riche en polynucléaires éosinophiles, une histiocytose Langerhansienne dans les formes riche en cellules de Langerhans (4), ou encore une vascularite (leucocytoclasique ou à éosinophiles de type Churg et Strauss) (5).
Conclusion
Le diagnostic de réaction inflammatoire post-piqûre d’insecte est un diagnostic d’élimination dont la présentation à type de syndrome de Sweet est rare mais sans doute sous estimée. La présence de nombreux polynucléaires éosinophiles doit interpeller le pathologiste et conduire à une confrontation anatomo-clinique. L’évolution est favorable spontanément.

Références

1-M Battistella , MD Vignon-Pennamen et al. Am J Dermatopathol 2012;34:442–445.
2-G Ratzinger et al. Am J Dermatopathol 2007;29:125-133.
3-Stephen L. Doggett et al. Clin microbiol Rev. 2012;25(1):164-192
4-See Hoon Kim et al. J cutan pathol 2007; 34: 899-902.
5-Richard D. deShazo et al. Am J med 2012; 125: 688-694.

Propositions de diagnostics